Description

© Norbert Lambart, (c) Inventaire général, ADAGP, (c) Région Bretagne. Etat en 1985.

La découverte

En juin 1985, venant de Dinan et nous dirigeant sur Vannes, Monique, mon épouse, me signale une tour dépassant des arbres, ce qui était largement suffisant pour nous détourner de notre route… Arrivés dans la cour du manoir, pas âme qui vive… Tout ouvert à tous vents, ce qui nous a permis d’effectuer notre première visite.

Malgré un état général assez préoccupant, nous sommes immédiatement tombés sous le charme. Renseignements pris dans le voisinage, nous apprenons que le propriétaire des lieux est monsieur Geoffroy de Lambilly, demeurant en Vendée. Rendez-vous pris sur l’heure, nous rencontrons le propriétaire qui nous informe que le manoir est à vendre. Deux ans de négociation seront nécessaires pour que nous puissions conclure.

À son arrivée, le visiteur traverse un premier espace entouré de murs, avant d’entrer dans la cour fermée du manoir de Boyac.

© Ilinka Drieu

Celui-ci se compose d’un grand corps de bâtiment, encadré de deux pavillons à l’est et à l’ouest et d’une tour d’escalier au nord.
On remarquera sur les 5 tours 36 bouches à feu qui donnent à l’ensemble un aspect défensif.

Bouche à feu vue de l’intérieur.

En face du manoir, se trouvent les dépendances, encadrées de deux pavillons servant de pigeonniers. Celles-ci sont également pourvues de nombreuses bouches à feu.

© Norbert Lambart, (c) Inventaire général, ADAGP
(c) Région Bretagne, état en 1985.
Une lucarne des dépendances. © Norbert Lambart, (c) Inventaire général, ADAGP
(c) Région Bretagne. Etat en 1985.
© Nak Hyun Kim

Au sud de ces dépendances, se trouve le potager clos de hauts murs.
L’ensemble de ces bâtiments respecte une parfaite symétrie.

Le corps de logis comporte trois niveaux dont le dernier est constitué par les combles. On entre dans le manoir directement dans la salle basse, prolongée à l’est par une vaste cuisine et une buanderie. À l’ouest, deux chambres, sous lesquelles se trouve une grande cave. On accède à l’étage par un grand escalier en bois de type rampe sur rampe, qui débouche sur la salle haute identique à la salle basse, elle-même entourée de deux chambres à l’est, d’un salon et d’une autre chambre à l’ouest. Sur la cheminée du salon, se trouve le blason de Jean-Marie Robert de La Mennais, fondateur de l’Institut des frères de Ploërmel, qui y établit la maison de campagne de sa confrérie.

Détail du blason.

Au niveau supérieur un vaste grenier couvre la surface totale du corps de logis. On est alors sous les toits et pourtant ce n’est pas encore le point le plus élevé du bâtiment. En effet, le palier de l’escalier de la tour Nord se prolonge par un escalier à vis permettant l’accès à une première pièce dans laquelle se trouve une petite cheminée. Cette pièce conduit elle-même au dernier étage de la tour Nord, directement sous la toiture. Jusqu’en 2018, celle-ci était surmontée d’une croix qui avait été installée par Jean-Marie Robert de La Mennais, fondateur de la congrégation des Frères de l’instruction chrétienne de Ploërmel. Cette lourde croix a été temporairement retirée car elle menaçait de tomber et constituait donc un danger. Il est prévu de la replacer au moment de la restauration de la toiture.

Les dépendances, encadrées de deux pigeonniers, comme précédemment indiqué, se composent d’une boulangerie avec four à pain en fond de cheminée et chambre au-dessus. L’étable, la grange et l’écurie occupaient l’espace restant. En ce qui concerne les deux pavillons avec colombier, on notera un détail architectural assez rare : ils sont carrés d’extérieur et circulaires à l’intérieur. Ces deux pavillons sont également garnis de deux bouches à trous.

Mentionnons que le puits, disparu, a été remplacé. Le porche, également disparu, le sera dans les projets à venir.

© Nak Hyun Kim